Lémar, le fou des bêtes
C'est une belle et étonnante exposition que l'AMA, les Amis des Musées de Riom et Riom Communauté nous invitaient à découvrir !
Jusqu'alors Marcel Lémar était connu de peu d'entre nous.
Léon-Marcel Marceau, employé des PTT né le 21 juin 1892, pour l'état civil, consacra l'essentiel de son oeuvre à la sculpture animalière. De 1931 à 1933, il est d'ailleurs des «Douze artistes animaliers français » réunis par François Pompon et Jane Poupelet.
Toutes les espèces d'animaux l'intéressèrent, celles habituellement représentées par les artistes, ours, cerf ou chien, mais aussi celles qui apparaissaient moins nobles tel que crapauds, vautours ou crocodiles.
Au jardin des plantes puis, à partir de 1934, au zoo de Vincennes, il allait à leur rencontre, leur parlant constamment et, selon lui, il était rare qu'à l'occasion de ce monologue il « ne sympathise pas avec [son] modèle ».
On rapporte qu'il déclara aussi : « personnellement, je ne connais pas de bêtes laides. Toutes ont leur beauté, ou, si vous aimez mieux, leur caractère propre ». Il est sans doute utile de se rappeller que, la vraie laideur, il l'avait découverte pendant 3 ans, dans l'enfer des tranchées, où il avait servi comme dragon jusqu'à sa démobilisation, en 1917, après un long comas.
L'exposition du musée Mandet nous a permis de mesurer et d'apprécier la variété des techniques (dessins, gravures et sculptures bien sûr) et des matériaux (plâtre, bronze mais aussi pierre voire bois) que Marcel Lémar utilisa.
En 1941, Marcel Lémar se donna la mort, offrant son fonds d'atelier aux collections nationales qui le partagèrent entre plusieurs musées français, celui de Riom se voyant notamment attribuer une élégante pintade et une délicate tortue en bronze à patine noire.
Le musée Francisque-Mandet avait donc invité pour composer cette exposition, des œuvres dispersées aujourd'hui dans les collections du Centre Pompidou ou des musées de Cambrai, de Roubaix, d'Angers…
L'exposition se terminant le 5 janvier 2013, nous ne pouvons qu'encourager les amis des Musées, qui ne nous auraient pas accompagner pour cette visite, à se dépêcher pour découvrir l’œuvre de cet artiste sensible et attachant.